[INTERVIEW] Participez à la reconstruction au Népal aux côtés de Rock’n Wood

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Rock'n Wood

Rock’n Wood est une association humanitaire créée le 2 janvier 2016, qui a pour ambition d’apporter une aide principalement architecturale dans des zones du monde dans le besoin, notamment à la suite de catastrophe naturelle ou lorsque les conditions de vie sont précaires. Leur mission s’oriente vers la construction de bâtiments publics comme des écoles, des dispensaires ou des bâtiments communautaires et de support technique.

Actuellement en campagne de crowdfunding sur la plateforme HelloAsso, l’objectif de Rock’n Wood est de 35 000 euros pour participer aux différentes constructions. Rock’n Wood est également à la recherche de volontaires avec un minimum de connaissances dans le bâtiment et disponibles pour partir de septembre à décembre, en tant que chef de chantier (N’hésitez pas à les contacter si vous avez le profil recherché).

Suite aux tremblements de terre d’avril et mai 2015, la première mission de Rock’n Wood aura pour destination le Népal. Dans le cadre de cette première mission, nous avons rencontré Antoine Ansquer, l’un des architectes fondateurs de Rock’n Wood, pour une interview. Les fondateurs comprennent deux architectes et un ingénieur.

Rock'n Wood

Pourquoi avoir décidé de créer l’association humanitaire Rock’n Wood ?

Nous sommes trois fondateurs de l’association. Gauthier Schmutz (Ingénieur) et moi-même (Architecte), nous sommes deux amis d’enfance. À la fin de nos années d’études, on s’était dit qu’on devait monter un projet solidaire ensemble. J’ai rencontré Michal Luczak lors d’une année sabbatique où on travaillait dans un cabinet d’architecture à Marseille. On lui a parlé du projet et de fil en aiguilles, on s’est dit que la façon la plus pérenne et la plus intelligente de faire ce genre d’action était de créer notre propre association pour être au plus proche de notre concept et notre philosophie.

En quoi consiste l’action de votre première mission au Népal ? Et pourquoi le Népal ?

On a choisi le Népal pour une question d’actualité. On avait l’idée de ce projet depuis longtemps sans avoir de destination précise. Quand j’en ai parlé à Michal Luczak, il y a deux ans, on devait finir nos études avant. Un jour, il m’a appelé en me disant de regarder les informations. Il y avait à ce moment-là un énorme tremblement de terre au Népal et on s’est dit qu’il fallait commencer par là.

Rock'n Wood

La première phase de notre mission était de se rendre au Népal pour comprendre comment marche le pays au niveau culturel, traditions et au niveau de la construction. C’était l’occasion aussi de se faire des contacts pour être entouré de personnes influentes.

Après avoir revu nos objectifs du début, on a décidé de lancer trois projets de reconstruction : Une école gouvernementale dans la région de Dolhaka, en lien avec l’association Garuda (ONG locale); une autre école privée, détruite l’année dernière dans le Lamjung et financée par Éric Valli, un réalisateur de documentaires qui s’est beaucoup intéressé à l’Himalaya. Éric Valli a été séduit par notre projet et est devenu le parrain de notre association. On va également construire un centre communautaire à Hiklung, en partenariat avec Happy Hari. Ce centre communautaire est destiné à un village reculé du Népal. On a été très touché par cette population pauvre et isolée. Si on peut apporter notre petite pierre à l’édifice, ça peut être intéressant.

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En combien de temps vous comptez finir ces trois projets ?

On part de septembre à décembre. On va faire les trois projets simultanément. On est en train de chercher des volontaires car on voudrait constituer des équipes de deux pour chaque chantier. Dans l’idéal, les trois chantiers commenceront en septembre et octobre. Chaque projet a une taille et une localisation différente donc les trois constructions ne vont pas mettre le même temps. Pour l’école gouvernementale dans la région de Dolhaka, il s’agit d’une construction de 350 m2 pour 12 classes. C’est le projet le plus grand. On a prévu quatre mois de construction, susceptible d’être prolongés. À cette période-là au Népal, il y a beaucoup de festivals dont le festival de la lumière qui correspond à notre noël. Ça tombe en plein mois d’octobre et ça risque de nous ralentir donc on pourra étendre la construction à cinq mois si besoin.

Pour vous, quelles sont les difficultés pour mettre en place un projet architectural dans un autre pays ?

Au Népal, on a été confronté à beaucoup de difficultés. À partir du moment où on touche à des bâtiments publics, il y en a forcément. Avec l’association Garuda, on construit une école gouvernementale et on passe par énormément de paperasse et d’intermédiaires. Il faut que le directeur de l’école écrive une lettre au chef du district qui va lui-même envoyer une lettre à l’association qui veut faire les travaux. Ensuite, on peut commencer un dossier qu’on doit envoyer au chef du district et au Ministère de l’Éducation et au NRA (National Reconstruction Authority). Après tout ça, on peut commencer à faire la construction. Si on n’a pas de contact sur place, ça peut s’avérer très compliqué.

Rock'n Wood

En tant qu’association humanitaire, votre projet se finance exclusivement grâce aux dons. C’était donc une décision logique pour vous de lancer une campagne de crowdfunding sur la plateforme HelloAsso ?

On a volontairement fait ce choix de se financer uniquement par don et mécénat pour Rock’n Wood. On ne voulait pas partir dans de la vente. L’idée du crowdfunding nous a semblé assez riche et intéressante avec la possibilité d’émettre des reçus fiscaux puisque nous sommes une association d’intérêt général. Nous souhaitons surtout que les donateurs et mécènes se sentent directement impliqués dans la réussite des projets. C’est bien grâce à eux que nous pouvons agir.

Qu’est-ce que le crowdfunding vous permet aujourd’hui en plus d’un appel aux dons sur votre site internet ?

C’est un peu la même chose. On voulait aller au plus simple et surtout varier les possibilités de financement. On a mélangé tout ce qu’on connaissait avec le crowdfunding… Pour le financement participatif, ce n’était pas évident de trouver la bonne plateforme car il y en a beaucoup aujourd’hui. On a eu la chance de trouver HelloAsso qui est une plateforme de financement participatif intéressante pour les associations.

Nos deux stratégies de financement sont les particuliers qui vont être intéressés par notre projet et contribuer au projet via le crowdfunding ou les différents mécènes qu’on peut avoir. Des entreprises peuvent être intéressées pour donner un petit peu chaque année.

Après votre mission au Népal terminée, qu’envisagez-vous ?

Pour l’instant, le Népal nous intéresse beaucoup. C’est une culture très riche et intéressante. La population est admirable. il y a malheureusement encore énormément de choses à faire dans ce pays-là. Sans parler de la construction, il y a aussi un besoin en support technique pour construire dans des zones parasismiques. Ils vivent dans une zone parasismique mais ne savent pas faire une construction en conséquence, ce qui est assez paradoxal. Il est possible qu’on décide de continuer quelques mois sur le Népal ou on verra si il y a une autre destination qui s’impose. Malheureusement, on sait qu’on aura du travail tout le temps et partout.

(Propos recueillis par Lucie Augé)

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À propos de l’auteur

Journaliste web Actuellement en deuxième année à l'EFJ Paris en journalisme plurimédia, je me suis dirigée vers des études de journalisme, tout naturellement, me laissant guider par mon envie d'écrire. Passionnée de musique, j'aime tout ce qui touche à la culture de près ou de loin. Ma première expérience à Good Morning Crowdfunding m'a permis de découvrir le milieu du crowdfuding, un univers riche, dynamique et sympathique.

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