Le crowdfunding au secours des festivals ? (1/7)

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Cet été, période phare des festivals et autres manifestations culturelles, Good Morning Crowdfunding vous propose un dossier spécial sur le rôle du crowdfunding dans le financement des festivals, sujet ô combien sensible dans un contexte de baisse générale des aides publiques.


Episode 1 : La situation des festivals en France

Pendant la période estivale, les festivals foisonnent partout en France et chaque année, ils prolifèrent. En comptant seulement les festivals de musique, ils ont été 1 615 en France en 2014, selon une étude de l’Irma, de la Sacem et de CNV. L’île-de-France est la région qui en regroupe le plus avec 216 événements. Si ces festivals de musique ont la cote, c’est également le cas des festivals cinématographiques ou de la bande dessinée… qu’ils soient internationalement reconnus ou plus petits, ils sont aussi variés que nombreux.

Pour n’en citer que quelques-uns des plus connus, il y a Les Vieilles Charrues, les Francofolies, le Festival de Cannes, Les Solidays, le Festival de Carcassonne, Main Square, Hellfest, les Eurockéennes ou encore le Festival d’Avignon qui est devenu l’une des plus importantes manifestations du spectacle vivant contemporain et qui est d’ailleurs d’actualité jusqu’au 30 juillet.

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Leur financement reste cependant préoccupant. En effet, la baisse des dotations de l’État aux collectivités locales a un impact important, ces dernières années, sur les subventions accordées aux organisateurs par les régions ou les mairies.

En juin 2016, François Hollande a annoncé que la baisse des dotations de l’État aux communes serait réduite de moitié en 2017 pour la ramener à un milliard d’euros, dans le cadre des 50 milliards d’économies prévus sur la période 2015-2017. Des efforts supplémentaires qui vont forcer les communes à se serrer la ceinture encore un peu plus.

Cela pousse les organisateurs à trouver des solutions de financement alternatives ou complémentaires pour ne pas mettre la clé sous la porte. En 2015, une « cartocrise » a été publiée et recensait plus de 170 festivals annulés de mars 2014 jusqu’à juillet 2015.

Si la baisse des subventions est en grande partie responsable de la suppression ou des difficultés que rencontrent les festivals aujourd’hui, la « cartocrise » réalisée par Emeline Jersol (médiatrice culturelle travaillant pour  Le Boulon, un centre national des arts de la rue situé à Vieux-Condé, près de Valenciennes (Nord)) montre également que la victoire de la droite aux dernières élections municipales est la cause de ce tableau noir. « Un nouveau maire c’est un nouveau réseau. Je te sabre parce que tu as soutenu l’autre » expliquait en mars 2015 dans Le Parisien, Emmanuel Négrier, chercheur au CNRS et auteur du livre « Festivals de musique : un monde en mutation ».

La France, la terre bénie des festivals de musique

Les festivals de musique résistent à cette « cartocrise« . Sur 1 615 festivals, 29 ont disparu mais 86 ont été créés, en 2013. En 2014, le nombre de festivals disparus est à la hausse (51) et ceux qui ont été créés est légèrement inférieur (44). Ces chiffres ne déclenchant pas la sonnette d’alarme, le secteur se maintient mais la vigilance est de mise.

LA CARTE DES FESTIVALS DE FRANCE EN 2014

(Si vous souhaitez voir intégralement la carte des festivals de France en 2014, selon l’étude de l’Irma, de la Sacem et de CNV, vous pouvez y accéder ici)

Selon le bilan des festivals d’été 2015 de Télérama, les festivaliers étaient plus de 2,8 millions contre plus de 2,5 millions en 2013. Un chiffre en nette hausse qui confirme l’attrait majeur des Français pour les manifestations musicales.

Malgré le succès des festivals de musique en France, cela ne veut pas dire que la baisse des subventions n’a pas un impact direct sur les organisateurs, également confrontés  à la hausse des coûts d’organisation.

Si les gros festivals souffrent de la baisse des subventions, ce sont surtout les plus petits qui sont touchés. Pour faire face et continuer de résister à la crise, les festivals de musique, comme les autres, sont obligés de trouver une solution de financement alternative ou complémentaire pour continuer leurs activités tout en diversifiant leur financement.

De nouvelles stratégies de financement

Les festivals se tournent vers le mécénat et le sponsoring pour développer une stratégie de diversification des sources de financement. Le crowdfunding est également l’une des ces stratégies pour continuer à exister. En effet, le financement participatif est un mode de financement alternatif ou complémentaire incontournable pour les projets culturels en général. Cela permet surtout de donner un rôle indispensable au public pour soutenir et participer à la vie culturelle.

La croissance des projets de festivals sur les plateformes de crowdfunding est indéniable. Le phénomène n’est cependant pas nouveau. Les projets culturels sont ceux qui sont apparus en premier sur les plateformes de financement participatif.

Lundi, rendez-vous pour le prochain épisode avec l’interview de Charles Babinet, le spécialiste des projets musicaux à KissKissBanBank. 

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À propos de l’auteur

Journaliste web Actuellement en deuxième année à l'EFJ Paris en journalisme plurimédia, je me suis dirigée vers des études de journalisme, tout naturellement, me laissant guider par mon envie d'écrire. Passionnée de musique, j'aime tout ce qui touche à la culture de près ou de loin. Ma première expérience à Good Morning Crowdfunding m'a permis de découvrir le milieu du crowdfuding, un univers riche, dynamique et sympathique.

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