[INTERNATIONAL] Le crowdfunding légalisé au Maroc, c’est pour bientôt !

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CM

Il y a trois mois de cela, on vous parlait de la situation du crowdfunding au Maroc. Une situation bien compliquée pour les jeunes Marocains qui voulaient se lancer dans le monde de l’entrepreneuriat, mais qui voyaient leur rêve voler en éclats à cause du cadre législatif qui empêche l’exercice de cette solution alternative sur le sol Marocain. Représentant pourtant un réel potentiel entrepreneurial pour les jeunes startups – qui avaient énormément de mal à se financer auprès des banques -, le financement participatif permet de stimuler l’emploi et réduire les inégalités sociales. Une vision qui n’est cependant pas partagée par tous…

Toutefois, en trois mois, il peut se passer énormément de choses. Comme dirait Monsieur Chirac, « il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis ». Heureusement que la législation marocaine ne fait pas partie de ceux-là. Ainsi, il semblerait que toutes les conditions soient réunies pour faire du Maroc le leader régional et continental du crowdfunding. Selon certains experts, le déclic serait survenu à l’issue d’un débat organisé par l’ambassade des États-Unis à Rabat, sous le thème «Crowdfunding, catalyseur de l’innovation et de l’entrepreneuriat».

« Notre objectif aujourd’hui est de contribuer à l’introduction du crowdfunding au Maroc afin de permettre aux jeunes entrepreneurs marocains de réussir» indique l’ambassadeur des États-Unis au Maroc, Dwight Bush.

«Le crowdfunding sera certainement amené à jouer un rôle pertinent en termes d’incitation à la créativité, à la prise d’initiative et à l’innovation auprès des jeunes», a analysé pour sa part, le ministre délégué marocain en charge du Budget, Idriss Azami.

Une opinion qui divise mais qui évolue avec notamment l’implication du gouvernement. Pour les plus réticents, ils devraient jeter un coup d’oeil sur les Etats-Unis qui peuvent notamment témoigner des bien-faits du crowdfunding :

« 76% des sociétés ayant eu recours au crowdfunding ont pu augmenter leurs ventes, 60% d’entre elles ont pu participer à la création de nouveaux emplois et un tiers s’est vu attribuer un investissement extérieur » explique Jason Best, l’un des initiateurs de la loi sur le crowdfunding aux Etats-Unis

Au bout de trois ans de militantisme, les jeunes Marocains semblent enfin entrevoir le bout du tunnel. Il semblerait que le ministère de l’Economie et des finances soit fin prêt à discuter. Le ministère travaille actuellement sur l’esquisse de projet de loi qui lui a été remise.

« Je ne sais pas quand ils auront une monture finale qu’ils mettront dans le circuit parlementaire, mais a priori ça devrait se faire dans les prochaines semaines ou les prochains mois. », nous confie Omar Sayarh, membre du cabinet d’avocats Sayarh & Menjra qui a également participé à l’élaboration du projet de loi.

Les recommandations, remises au Ministère, évoquent des exigences que les porteurs de projet devront répondre obligatoirement : être titulaire d’un diplôme, conclure des contrats avec les investisseurs, lancer la campagne sur une plateforme agréée par une autorité de tutelle, respecter les seuils et plafonds…

Un long périple qui a fortement été ralentit à cause des banques qui ont tenté tant bien que mal à mettre des bâtons dans les roues. En effet, ces dernières y voient en cette solution un concurrent de taille. L’économiste marocain Zouhair Ait Benhamou tente de calmer le jeu en expliquant que le crowdfunding pourrait véritablement booster l’investissement en créant de l’emploi et réduire le chômage.

Un pas de plus vient d’être effectué dans ce sens avec une levée de fonds à hauteur de 500 millions de dirhams pour les startups marocaines. Une levée de fonds possible grâce au Fonds d’amorçage des startups et des entreprises innovantes « Innov Invest » qui viennent de leur donner un gros coup de pouce.

Une convention cadre relative à sa gestion par la Caisse centrale de garantie (CCG) a été signée ce vendredi 1er juillet à Rabat par le ministre de l’Economie, Mohamed Boussaid, le ministre de l’Enseignement supérieur Lahcen Daoudi, le Ministre délégué chargé des petites entreprises et de l’intégration du secteur informel, Mamoune Bouhdoud, et le directeur général de la Caisse centrale de garantie (CCG), Hicham Zanati Serghini.

L’objectif est de « combler le déficit de financement qui existe aujourd’hui sur le marché de financement des startups« , a souligné Hicham Zanati Serghini. Et pour cause: « cette catégorie d’entreprises n’arrive pas à trouver un financement vu le risque important qu’elles constituent (…) Nous sommes là pour réduire ce déficit de financement avec des offres pour ce type d’entreprises ».

Le mariage entre le crowdfunding et le Maroc semble être sur la bonne voie… « Si quelqu’un a quelques raisons que ce soit de s’opposer à ce mariage, qu’il parle maintenant, ou se taise à jamais » ! 

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À propos de l’auteur

Passionné par les nouvelles technologies et le monde du sport, je suis actuellement en première année à l'Ecole Française de Journalisme. Pour ma première expérience dans le métier, j'ai décidé de rejoindre Goodmorning Crowdfunding, média dédié à l'actualité du financement participatif. Une première expérience professionnelle inoubliable qui fut riche en émotions et en apprentissages. Une formation de qualité pour le jeune journaliste en herbe que je suis.

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  1. Pingback: Situation du crowd funding au maroc. – startbuildup

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