Le crowdfunding au secours de la crise?

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Le crowdfunding au secours de la crise

Les banques ne répondent plus aux crédits

Nombreux sont les dirigeants de startups à qui leur banquier leur a répondu laconiquement : « Votre projet n’est pas porteur » suite à une demande de crédit. Il faut dire que depuis quelques années, obtenir ce qui relève d’un sésame auprès d’un organisme bancaire pour une startup, tient de la quête du Saint Graal tant cela se raréfie. La dégradation de l’accès à l’endettement pour les startups trouve son essence d’une part dans la crise structurelle, conjoncturelle dans laquelle nous ne sommes pas encore complètement sortis et d’autre part dans la typologie même des startups (notamment du web), qui n’ont pas d’actifs tangibles permettant de sécuriser le prêteur. Des plateformes de financement participatif ont émergé ces dernières années pour tenter de pallier à ce dysfonctionnement.

Le crowdfunding, solution alternative à un modèle en crise ?

La tendance du moment étant à l’économie de partage, la finance s’est dès lors lancée à son tour, dans ce qui apparaissait comme un moyen de contourner les obstacles liés à la frilosité des banques pour financer des projets.
En France, depuis 2008, 60 000 projets ont déjà été financés grâce aux plateformes de crowdfunding. Selon PME Finance, l’investissement direct des particuliers dans les TPE et PME s’élevait en 2012 à moins de 50 millions d’euros en France, dont moins de 5 millions pour la finance participative. En 2013, on enregistre une progression de près de 40% globalement et plus de 100% sur la finance participative.

Relancer l’innovation via le crowdfunding

Le crowdfunding revêt aussi une dimension pédagogique: rendre accessible à des néophytes la finance d’entreprise. Ainsi, les investisseurs sont-ils mus par une démarche sociétale et citoyenne lorsqu’ils investissent dans des startups. Une part non-congrue de ces investisseurs est consciente de la contribution qui est la sienne à l’économie nationale.

Partant du principe que la structure d’une grande entreprise n’est pas favorable à l’éclosion d’une innovation de rupture (Christensen,1997,Baumol, 2001), les startups sont de toute évidence le foyer de toute innovation majeure. Dans des économies matures comme la nôtre, l’innovation, la créativité, sont des enjeux primordiaux de la compétitivité entre sociétés. Raison pour laquelle il faut favoriser l’essor et la multiplication des startups qui elles, ont le potentiel intrinsèque pour être le fer de lance de toute création nouvelle. L’exemple de la Silicon Valley en Californie est l’exemple le plus patent.

La genèse même du crowdfunding montre qu’il est amené à muter, à s’améliorer, à d’adapter aux réalités du marché. Tourner dans ses prémices, vers le monde associatif et culturel, après un passage par la finance le voila qui s’attaque au secteur ô combien inattendu de l’immobilier. Des plateformes de crowdfunding spécialisées dans l’immobilier ont vu le jour et exploitent le même principe précédemment évoqué en faisant de la pierre un objet suscitant l’engouement de la foule. La plateforme Lymo vient de réaliser quatre opérations de levées de fonds via une plateforme de crowdfunding pour des programmes immobiliers à Toulouse et en Languedoc Roussillon.

Si pour certains, le crowdfunding n’est qu’à ses balbutiements, ne représentant qu’un épiphénomène, sorte de symptôme de la crise actuelle qui disparaitra lorsque les premiers signes de la relance pointeront, pour d’autres c’est un mode de financement qui va se démocratiser et s’insérer profondément dans la culture financière et ses démembrements, mais aussi transformer et démocratiser la création d’entreprise. La culture entrepreneuriale trouve au sein au crowdfunding un exutoire pour échapper aux carcans des institutions traditionnelles et cela risque de bouleverser tangiblement l’écosystème de l’investissement monopolisé par les banques et les fonds d’investissements. C’est la naissance d’un nouveau type d’investisseur.

Il est indéniable que la pérennité de ce mouvement réside dans sa faculté à s’auto-générer et devenir un véritable facteur d’attraction financière tant pour les investisseurs que pour les entrepreneurs.

Si l’on peut gager que le crowdfunding a de beaux jours devant lui espérons toutefois que l’engouement et l’intérêt pour celui ci ne soient pas pervertis par les errements de la finance folle qui ont été la cause de la crise actuelle.

 

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À propos de l’auteur

“Diplômé de Sup de Co Montpellier, après un stage dans le conseil d’entreprise à Shanghai en Chine, je suis chargé d’affaires sur la plateforme de crowdfunding Wiseed, en charge de l’animation de la communauté d’investisseurs et du développement des partenariats. Très passionné par le métier et les perspectives d’avenir que représente le financement participatif pour la création et l’innovation entrepreunariales”

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