[INTERVIEW] Florence de Maupeou de Financement Participatif France revient sur les Assises de la finance participative

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La troisième édition des Assises de la finance participative s’est tenue ce mardi 29 mars au Ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique. L’intervention d’Emmanuel Macron était très attendue pour ces Assises. Il est venu présenter une série de mesures visant à favoriser le développement du secteur en France.

Pour l’occasion, Good Morning Crowdfunding a été à la rencontre de Florence de Maupeou, coordinatrice générale à Financement Participatif France, pour en savoir un peu plus sur les enjeux de cette troisième édition et pour connaitre son sentiment à propos des nouvelles mesures annoncées par Emmanuel Macron.

Florence de Maupeou

Florence de Maupeou, Coordinatrice générale à Financement Participatif France

Quels sont les enjeux de cette troisième édition des Assises de la finance participative ? 

Cette troisième édition des Assises de la finance participative survient un an après la réglementation du crowdfunding qui était assez prudente vis-à-vis d’un secteur encore jeune. Il s’agissait donc de faire un premier bilan et de redire les attentes des acteurs de la profession. Aujourd’hui, par les annonces d’Emmanuel Macron, la confiance du gouvernement donne un nouveau souffle pour l’essor du secteur, en particulier pour le prêt et l’investissement. 

Comment accueillez-vous  les nouvelles mesures d’Emmanuel Macron ?

Très favorablement évidemment. L’ouverture de l’investissement à d’autres titres financiers va permettre aux petits investisseurs en crowdfunding d’être au même niveau que les autres. Les plateformes vont également pouvoir proposer des projets plus matures grâce à la hausse du seuil à 2,5 millions d’euros. Côté prêt, les bons de caisse, sont une ouverture aux personnes morales. Ils seront intermédiés par les CIP régulés par l’AMF. Financement Participatif France n’était pas favorable à ce choix car le statut de CIP pose plusieurs questions : il brouille le message de la profession puisque le bon de caisse n’est pas un titre financier, la ligne entre IFP et CIP va devenir confuse pour le grand public ; la notion de conseil inquiète les plateformes puisqu’elles n’ont pas vocation à conseiller les prêteurs vers tel ou tel projet mais simplement à leur proposer une diversité de projets à financer. Il faut voir comment cela va se mettre en place, si des seuils seront applicables aux bons de caisses, si l’intermédiaire en bons de caisse pourra cumuler avec le statut d’agent prestataires de paiement… Il y a encore quelques interrogations mais cela reste encourageant.

Financement Participatif France avait exprimé 15 propositions dont celle d’augmenter le montant maximum fixé à 1 000 euros par personne et par projet sur les plateformes de prêts. Le ministre a parlé de son intention de le fixer à 2 000 euros, qu’en pensez-vous ?

On a fait fois deux c’est déjà pas mal (rire) ! C’est un peu frileux. Financement Participatif France en attendait un peu plus. Nous comprenons que le gouvernement a la nécessité de protéger les épargnants et les invite à diversifier leur prêt en ne mettant pas tous leurs œufs dans le même panier ; mais cela bloque les personnes disposant de plus de moyens de prêter des montants plus élevés à des projets. Pour aller dans le sens du gouvernement, Financement Participatif France avait demandé un test d’adéquation, comme c’est le cas pour les CIP, pour s’assurer que le prêteur est qualifié. Sur les autres propositions, certaines restent à pousser, notamment pour faciliter l’accès crowdequity pour les petits investisseurs, favoriser la fiscalité, faciliter la possibilité de communication sur les projets par les plateformes d’investissement… Mais les annonces d’Emmanuel Macron ont été reçues très favorablement par les membres de Financement Participatif France et sont le signe d’un bon dialogue et d’une reconnaissance du financement participatif

(propos recueillis par Lucie Augé lors de la 3e édition des Assises de la finance participative, le 29 mars 2016)

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À propos de l’auteur

Journaliste web Actuellement en deuxième année à l'EFJ Paris en journalisme plurimédia, je me suis dirigée vers des études de journalisme, tout naturellement, me laissant guider par mon envie d'écrire. Passionnée de musique, j'aime tout ce qui touche à la culture de près ou de loin. Ma première expérience à Good Morning Crowdfunding m'a permis de découvrir le milieu du crowdfuding, un univers riche, dynamique et sympathique.

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