Finance participative : Les vieux crocodiles se réveillent et détestent leurs meilleurs amis

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 Finance participative : Les vieux crocodiles se réveillent et détestent leurs meilleurs amis

http://m.cbanque.com/actu/44573/crowdfunding-le-ccsf-exprime-des-reserves-sur-le-nouveau-cadre-reglementaire

On ne connaît qu’un résumé de l’avis du CCSF, et c’est un mélange de questions de bonne foi et de convictions de mauvaise foi. Les plate formes de crowdfunding introduiraient une « concurrence déloyale » vis-à-vis des banques ? C’est le pire de ce raisonnement. Au contraire, les plate formes de prêt devraient être considérées par les banques comme leurs meilleurs amis ! Ceux qui cherchent des prêteurs sur une plate forme sont les porteurs de projet que, pour l’essentiel, les banques refusent. Trop risqués, et surtout trop coûteux. Passer deux heures à examiner un prêt pour une TPE ? Le prêt ne sera pas rentable. Donc la banque ne prête pas…

Contre ces coûts et ce risque, les plate formes créent de la confiance et de la validation. Les porteurs de projets, les patrons de TPE présentent leurs projets sur une plate forme ; celle-ci sélectionne, vérifie le sérieux, la crédibilité ; puis les financeurs (vous et moi) décident de prêter ou non, après avoir vérifié, validé, discuté avec l’entrepreneur. Après, aussi, avoir été mis en garde sur les risques par la plate forme. Bien sûr le processus ne s’adresse pas en priorité à la célèbre « Veuve de Carpentras » ; mais elle aussi, elle est mise en garde sur la plate forme.

Après avoir collecté un prêt, par des dizaines de prêteurs, l’entrepreneur peut alors s’adresser à la banque pour compléter son plan de financement. Il sera écouté avec plus d’attention. C’est ce que démontrent, sur des dizaines de milliers de cas, les réseaux d’appui à la création d’entreprise et les investisseurs individuels. Ils détectent, examinent, aident, investissent, prêtent, garantissent, accompagnent des milliers de projets chaque année. Voir France Active, Initiative France, Réseau Entreprendre et bien d’autres. La finance participative ajoute une souplesse et une transparence supplémentaire dans ces trésors de savoir faire qui se développent depuis 25 ans. Et dont les banques sont les premiers bénéficiaires, puisque c’est l’action de ces réseaux qui leur permet de prêter ! Ce serait dommage pour elles qu’elles se trompent de combat !

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À propos de l’auteur

“J’enseigne à Dauphine et dans plusieurs écoles de commerce. J’étais, jusqu’en 2012, professeur à Novancia, grande école de la CCIP, ou j’étais responsable de la filière Entrepreneur du Master. Après avoir longtemps été journaliste, j’ai créé en 1991 et développé la société d’investissement France Active, première société d’investissement dédiée aux PME solidaires (actionnaires initiaux : Caisse des dépôts, Fondation de France, Fonds social juif unifié, CCFD, Macif…). Je suis associé à des travaux d’expertise et de recherche sur les politiques publiques appliquées à la création d’entreprise ; le « Social business », le microcrédit et les finances solidaires. A Financement Participatif France je suis en charge des questions de déontologie.”

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