[E-SPORT] Un nouveau modèle de compétition grâce au financement participatif

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Esport

Le vingt-et-unième siècle a vu l’avènement d’un nouveau type de sport, dont l’objet n’est pas le dépassement physique mais bien la concentration à l’extrême, comme peuvent l’être les echecs. L’E-sport, ou sport électronique, est la mise en compétition de joueurs de jeux vidéo. Aujourd’hui, d’énormes événements sont organisés pour les phases finales des plus grandes compétitions qui remplissent des stades entiers ! Mais il est également possible de participer à des tournois plus modestes organisés par les joueurs sur des sites spécialisés comme esport-online par exemple. Si cette pratique est encore largement amateur, elle commence à se professionnaliser, en partie grâce à un nouveau modèle de tournoi qui nous vient du financement participatif.

C’est le célèbre éditeur de jeux Valve, développeur de la prochaine console Steam Machine, qui a lancé ce type de modèle en premier lors de sa compétition The International 2013 sur le jeux Dota 2. Il était alors possible d’acheter un ticket électronique pour 9,99 $ qui permettait de visionner la compétition en streaming et dont 2,50 $ était destinés à la dotation des joueurs (les différents prix pour les gagnants). Après le succès remporté par l’opération, Valve a décidé d’ouvrir ce système à tous les organisateurs de tournoi Dota 2 sur internet fin 2013.

En une année, la dotation des joueurs pour les compétitions Dota 2 a atteint 16,5 millions de dollars, dont 9 331 000 $ pour la compétition The International 2014 ! Ce chiffre aurait peiné a atteindre les six millions de dollars sans ce système de financement participatif. La dotation pour Dota 2 est d’ailleurs deux fois supérieure à celle de son principal concurrent League Of Legend.

Ce système et l’explosion des dotations des joueurs qui l’a accompagné a plusieurs avantages. D’abord le nombre de tournois Dota 2 a explosé. Logique, si les récompenses sont plus élevées, les compétitions deviennent plus attractives pour les joueurs qui, pour les meilleurs, peuvent même vivre de leur passion et devenir professionnels. C’est un énorme pas dans le sens du développement du sport électronique. Le deuxième avantage, et très certainement le plus important, est la régulation des tournois par la communauté de supporters. Les cash prizes ne sont plus décidés par l’éditeur du jeu mais par les supporters des compétiteurs. Plus il y a de supporters, plus le cash prize est élevé. Le montant atteint reflète donc l’intérêt des supporters pour le tournoi, les moins populaires finissent par disparaître et c’est toute la communauté du e-sport qui profite de sa propre régulation car seuls les tournois les plus intéressants restent.

Pour l’instant, ce système de financement participatif n’existe que sur le jeu Dota 2, mais étant donné son succès, nul doute qu’il devrait s’étendre aux autres cadors du genre.

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À propos de l’auteur

Après une licence d’économie à la Sorbonne j’ai décidé de me lancer dans le journalisme. Passionné par les nouvelles technologies et après une première expérience dans un journal national, j’ai vu dans le financement participatif un moyen de concrétiser n’importe quelle bonne idée, même la plus farfelue et l’occasion de populariser l’innovation.

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