[TRIBUNE] Le Belge est-il réellement frileux par rapport au financement participatif ?

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plateformes belges

Récemment, la presse noir-jaune-rouge faisait état du manque d’intérêt du citoyen belge pour le crowdfunding. On y cite une étude du bureau de conseil Douw&Koren relayée notamment par De Standaard (l’un des principaux journaux néerlandophone du pays). L’étude indique qu’en 2013, le financement participatif a permis d’amasser « seulement » 1,1 million d’euros. En moyenne, le Belge aurait donc investi 0,10€ dans un projet de crowdfunding en 2013, soit proportionnellement dix fois moins que son voisin français, par exemple.

Y a-t-il pour autant un manque d’intérêt de la part du Belge pour cette solution de financement innovante ? Alors que quelques 250 milliards d’euros dorment sur les comptes d’épargne du royaume, le crowdfunding pourrait apparaître comme une solution afin de réorienter une partie de l’importante épargne, qui n’est pas investie dans des investissements productifs.

Il apparaît évident que la Belgique accuse un retard en la matière par rapport à certains de ses voisins européens mais n’oublions pas que le marché du crowdfunding connait une progression exponentielle depuis sa création. Les principales plateformes européennes ont toutes connues une croissance de l’ordre de 300 à 400% par an.

Et la Belgique connaît la même tendance : à ce jour, fin du mois d’octobre 2014, les trois principales plateformes du pays (Kisskissbankbank, Look&Fin et Mymicroinvest) ont ensemble levé 3 millions d’euros depuis le début de l’année. Et cela, malgré les difficultés inhérentes au marché (bilinguisme et « mentalités différentes » au nord et au sud du pays). Par ailleurs, d’importants acteurs du marché financier belge s’intéressent de plus en plus au phénomène : on notera par exemple l’initiative de KBC (l’une des principales banques du pays), qui a lancé en septembre 2014 sa propre plateforme de crowdfunding : BoleroCrowdfunding.

Le cadre réglementaire applicable aux opérations de crowdfunding a également été modifié en mars 2014 par la FSMA, l’autorité des services et marchés financiers du pays. Les charges administratives ont été réduites pour les promoteurs. En 2013, ceux-ci devaient présenter un prospectus à partir d’un appel de capital de 100 000 euros. Ce seuil est désormais porté à 300 000 euros. Et même si cet amendement n’a pas convaincu les principaux acteurs du pays (voir http://www.goodmorningcrowdfunding.com/legal-lamendement-belge-relatif-au-crowdfunding-ne-seduit-pas-le-milieu), on peut y voir une volonté nette de développer le crowdfunding en Belgique.

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À propos de l’auteur

Matthias est diplômé de l’IHECS (Bruxelles) en publicité et communication commerciale. Après un stage chez TBWA en tant que copywriter, puis une première expérience professionnelle en consultance, Matthias a rejoint l’équipe de Look&Fin. Il s’occupe principalement de l’animation de la plate-forme ainsi que de la communication externe de Look&Fin via différents médias.

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