Enfin une règlementation pour le crowdfunding

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Après l’Italie et la Grande-Bretagne, la France est le troisième pays à légiférer le crowdfunding. La nouvelle réforme s’impose comme la plus ambitieuse pour développer et favoriser la finance participative.

Le décret relatif au financement participatif entre en vigueur ce 1er octobre. Il vient compléter l’ordonnance n° 2014-559 du 30 mai 2014 soutenue par Fleur Pellerin, alors secrétaire d’État chargée du numérique. Le décret n° 2014-1053, signé le 16 septembre par le ministre de l’Économie Emmanuel Macron, instaure un cadre juridique sécurisé en matière de crowdfunding.

Quelles sont les nouvelles règles du jeu ? Le décret précise les publics concernés, encadre les pratiques et attribue des statuts spécifiques aux différents acteurs.

Qui est concerné ? Sont concernés les plateformes de crowdfunding de prêts et d’investissement en capital (equity), et d’autres part les investisseurs privés et les prêteurs utilisant leurs services. Il est à noter que les plateformes de dons et de dons contre récompense ne sont pas concernées par le décret puisque soumises à un cadre réglementaire déjà existant.

Le texte prévoit deux nouveaux statuts spécifiques pour combler l’inexistence de règlementation pour les plateformes de prêts et d’investissement en capital : les Intermédiaires en Financement Participatif (IFP) et les Conseillers en Investissement Participatif (CIP). Tous deux doivent s’enregistrer à l’ORIAS, le registre national des intermédiaires dans le secteur financier, après validation et acceptation des dossiers par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF).

Les Intermédiaires en Financement Participatif regroupent les plateformes Internet agréées de prêts (rémunérés ou non), qui mettent en relation des porteurs de projets et des investisseurs. Les IFP devront désormais garantir la protection des intérêts du prêteur et de l’emprunteur, qui sera aussi utilisable par les plateformes de dons. Par ailleurs, les IFP ont l’obligation de publier sur leur site une série d’informations légales (raison sociale, adresse électronique, numéro d’immatriculation, règles de sélection et conditions d’éligibilité des projets, taux de défaillance des remboursements des 36 derniers mois, etc.) et un rapport d’activité de l’année précédente avant le 30 juin comprenant :    

 – le nombre et le montant total des projets reçus et retenus dans l’année                                                                                            

– le nombre des projets effectivement financés                                                                                                                                          

– le montant total des financements sous forme de crédits, prêts sans intérêt et dons                                                                    

– le nombre total de prêteurs                                                                                                                                                                          

– le nombre moyen de prêteurs par projet                                                                                                                                                  

– le montant moyen des crédits, des prêts sans intérêt et des dons par prêteur                                                                                  

– et les indicateurs de défaillance.

Quelles sont les conditions du prêt ? Un crédit  ne peut excéder 1 000 euros par prêteur et par projet et ne doit pas dépasser une durée de sept ans. Ce montant sera réévalué par décret tous les ans. Un prêt sans intérêt ne peut excéder 4 000 euros par prêteur et par projet. Enfin, un porteur de projet ne peut emprunter plus d’un million d’euros par projet. Ainsi, ce décret met fin au monopole bancaire. Désormais, les particuliers pourront prêter à d’autres particuliers ou entreprises.

Les Conseillers en Investissement Participatif ont la charge de  développer le crowdfunding sous forme de titres financiers, c’est à dire de proposer à un client des opportunités d’investissement qu’il pourra financer en échange d’actions de l’entreprise. Les CIP pourront exercer une activité de conseil sur les offres de titre de capital exclusivement par le biais d’un site Internet. Ils devront avertir les investisseurs des risques de perte financière et assurer la transparence et l’accessibilité aux informations utiles à l’investissement. Les CIP auront la possibilité d’investir dans une société par action simplifiée (SAS) pour permettre l’accessibilté, pour un plus grand nombre d’entreprises, au financement participatif. De plus, les entrepreneurs auront la possibilité de lever jusqu’à 1 million d’euros par projet. Enfin, les CIP devront s’assurer que l’investisseur est en mesure de s’engager dans une démarche d’investissement numéraire sans gager la totalité de ses ressources personnelles et qu’il possède un niveau de compétences adapté aux activités d’investissement.

Par conséquent, certaines plateformes sont en cours d’agrément et les IFP et les CIP seront opérationnels dans les semaines à venir.

« Cela correspond à ce qui avait été promis, nous sommes contents de ce nouveau décret, commente Joachim Dupont, fondateur de la plateforme Anaxago. C’est un bon premier cadre pour le financement participatif, et aussi une grosse révolution. C’est un signe d’engagement fort du gouvernement. »

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