Le crowdfunding autour du monde – Épisode 12 : le Royaume-Uni

1

Le voyage continue !

Nous restons en Europe pour ce 12ème épisode de la série « Le crowdfunding autour du monde » et vous proposons de découvrir comment se porte le financement participatif au Royaume-uni !

Le pays représente sans conteste le numéro un européen en la matière, talonné tout de même par la France en très grande forme elle aussi. Une véritable pérennité règne au sein de ses plateformes, dont les leaders ne cessent d’empiler les records et de se poser en concurrents directs vis-à-vis des Américains. Un succès grandissant qui semble maitrisé par les autorités britanniques, en atteste le nouveau cadre légal adopté récemment, parfait compromis garantissant protection des investisseurs et intérêts des entreprises. Analyse.

Royaume Uni

Le Royaume-Uni : n°1 du crowdfunding en Europe

Au Royaume-Uni, les plateformes se portent très bien et concourent toutes, à échelle différente, à la prééminence du pays au niveau du crowdfunding européen. Pour vous donner un petit aperçu (non exhaustif) :

Parmi les plus notables, vous avez Crowdfunder, plateforme dédiée à tout type de projets et leader anglais en matière de don. Depuis sa création, elle enregistre plus de £ 2 millions récoltées et ce, pour des milliers de projets financés.

Dans la même lignée, vous avez le choix également avec les plateformes WeFund, BuzzBnk ou Sponsume, toutes dédiées aux projets créatifs et culturels. Dans des domaines plus spécifiques, la musique est bien représentée avec Slicethepie et PledgeMusic, de même pour la littérature avec Unbound et pour le sport (le football plus précisemment !) avec MyFootballClub.

Pour le prêt, tout va pour le mieux également. Le leader actuel du pays, la plateforme RateSetter, a franchi récemment la barre des £ 297 millions de prêts depuis son lancement en 2010 !

Quant à l’equity, deux géants s’imposent véritablement sur le marché : Seedrs et Crowdcube. En ce qui concerne Crowdcube, la plateforme affiche un premier semestre 2014 impressionnant : £ 15 millions d’investissements récoltées, portant son chiffre à £ 30 millions depuis son lancement en 2011 ! La plateforme s’est notamment distinguée le mois dernier en levant £ 1,2 million (elle proposait des parts de sa propre entreprise) en 16 minutes, un record !

Prêt et equity crowdfunding : un nouveau cadre légal 

Comme nous vous l’avions indiqué il y a quelques mois, une nouvelle régulation vient d’être mise en place par le FCA (The Financial Conduct Authority), autorité de régulation des marchés financiers.

Les deux catégories du don, avec et sans contreparties, n’ont connu aucun changement notable quant à leur législation applicable dans la mesure où elles n’impliquent pas de retours financiers, a estimé la FCA. Le nouveau cadre légal concerne plus précisément l’equity crowdfunding (ou investissement au capital d’une entreprise) et le prêt, et met l’accent sur la protection des investisseurs.

Pour ce qui est du prêt, la pratique n’était pas régulée par la FCA avant les nouvelles dispositions, et dépendait de la OFT (Office of Fair Trading), autorité chargée de protéger les consommateurs. La FCA a depuis le 1er avril, pris les choses en mains et est désormais compétente pour réguler le marché du prêt. Aujourd’hui, toute plateforme utilisant un système électronique pour exercer des opérations de prêt via sa structure doit au préalable demander une autorisation auprès de la FCA. Aussi, l’autorité a imposé un capital minimum à détenir pour les plateformes de prêt. Actuellement fixé à £20 000, celui passera à £ 50 000 d’ici 2017.

Pour l’equity, les conditions sont un peu plus strictes que pour le prêt mais pas de quoi bloquer le marché de la finance participative anglaise. La principale mesure concerne les « petits » investisseurs. Désormais, ils ne peuvent investir plus de 10% de leur capital pour des actifs dits « incertains » via les plateformes de crowdfunding. Pour les « gros » investisseurs, des plafonds ont également été posés : ils doivent avoir un revenu annuel de plus de £100 000 et un actif net de plus de £ 250 000. Autrement, il n’y a pas de limites fixées quant aux sommes qu’ils peuvent potentiellement investir. 

Ainsi, tout en protégeant les investisseurs, le nouveau cadre légal n’empêche (presque) pas la pratique de l’equity.

Une chose est sure, le marché du financement participatif au Royaume-Uni a encore de beaux jours devant lui !

Partager

À propos de l’auteur

“Après une licence de droit et quelques petits voyages autour du monde, je me suis réorienté vers le journalisme pour pouvoir me concentrer sur l’écriture. Au terme de mes études, j’ai alors rejoint l’équipe de Good Morning Crowdfunding, séduit par les valeurs véhiculées par le financement participatif, à savoir la rencontre, la solidarité et le partage.”

Un commentaire

  1. Pingback: Le crowdfunding au Royaume-Uni | Le blog de l'Iffres

Répondre

logo-gmcf@2X