Les célébrités et le Crowdfunding : un gage de réussite ?

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Le financement participatif a pris une telle ampleur ces dernières années, qu’il serait difficile de le réduire à un simple phénomène de mode désormais. Solidement ancré dans les esprits, il apparait aujourd’hui comme un moyen à part entière de financer un projet, quel qu’il soit et ce, pour n’importe qui, célébrités incluses.

Il convient tout d’abord de faire une distinction quant au degré d’implication d’une star dans un projet. D’une part, il existe des plateformes  de crowdfunding telles que Prizeo ou Omaze permettant de récolter des fonds pour des projets caritatifs, grâce à l’image de célébrités qui, sensibles aux projets présentés, feront appel à leurs communautés de fans pour atteindre les objectifs. En contrepartie, les contributeurs pourront rencontrer leur idole et même effectuer diverses activités à leurs côtés. Le récent succès du projet de l’auteur de Game of ThronesGeorge R. R. Martin, consistant à rassembler 500 000 dollars pour financer les travaux d’une réserve naturelle et d’un sanctuaire de loups, en constitue le parfait exemple.

D’autre part, et c’est le point sur lequel nous allons nous focaliser, il existe un autre cas de figure, celui de la célébrité qui va lancer d’elle-même (ou en partenariat), sa propre campagne de financement participatif pour financer un projet. 

Célébrités et crowdfunding

Quand les célébrités lancent leurs projets de financement participatif

La blague de Jon Stewart mise à part, les stars ayant lancé leur campagne ont pour la plupart, atteint leurs objectifs. En attestent l’actrice et réalisatrice Mélanie Laurent et le réalisateur Cyril Dion, qui ont pu récolter les fonds nécessaires à la réalisation de leur projet de documentaire, le film « Demain« . Leur campagne fut un succès avec 444 390 euros récoltés pour un objectif fixé au départ à 200 000 euros.

Dans une autre catégorie, l’ancien footballeur Vikash Dhorasoo, aura contribué au financement de nombreux projets grâce à son collectif « Tatane » destiné à promouvoir le football amateur. En partenariat avec la plateforme de crowdfunding KissKissBankBank, ils sont parvenus entre autres, à rassembler 8000 euros pour redresser le club de foot de l’Internationale Soissonnaise, menacé de faillite.

Transition parfaite pour se pencher de plus près sur le cas de Louis Tomlinson, le chanteur des One Direction, dont le projet concernait également un club de foot, celui du FC Doncaster en Angleterre. Bien loin des 8000 euros du projet précédent, le jeune chanteur cherchait à réunir 2 millions de livres en passant par le financement participatif ! Malheureusement, il n’a pu atteindre le montant escompté. La faute à certaines erreurs de calcul et un projet probablement trop ambitieux.

Les règles du crowdfunding restent les mêmes

Sur les différents réseaux sociaux, Louis Tomlinson est suivi par des millions de fans, soit des millions de contributeurs potentiels. Cependant , je ne pense pas me tromper en affirmant que cette communauté est majoritairement féminine et composée d’une tranche d’âge assez jeune du type 8-16 ans. Ainsi, même si sa campagne a pu bénéficier d’une excellente communication, Louis Tomlinson n’a pas (assez) ciblé ses potentiels contributeurs. Imaginons n’importe quelle ado, demander de l’argent de poche à ses parents en invoquant pour seule raison le sauvetage d’un club de foot. La réaction des parents est facile -et amusante- à imaginer !

De même pour les contreparties, celles-ci sont presque toutes inhérentes au football, ce qui peut paraitre logique, ou pas. Un selfie avec la star ? C’est possible mais vous pourrez la prendre au stade avant un match ! Faire une activité avec le chanteur ? C’est également possible, mais pour jouer au foot avec lui… Des contreparties trop peu personnalisées et ciblées par rapport à sa communauté de fans. Aussi louables soient-elles, les bonnes intentions du chanteur ne pouvaient garantir la réussite de la campagne à elles seules, son projet étant bien trop spécifique.

En présentant un projet humanitaire, Mélanie Laurent et Cyril Dion, ont su quant à eux, atteindre directement leurs fans, leur projet s’adressant à tout public. De plus, la nature de leur projet et les contreparties proposées avaient un lien direct avec leurs activités, celles dont leurs fans sont si friands. L’occasion pour eux de se reconnaitre à travers le projet proposé.

Dernier point : l’objectif à atteindre, celui-ci doit être réaliste et réalisable. Comme évoqué lors d’un précédent billet, il ne faut pas être trop gourmand ! (Dixième commandement d’une campagne de crowdfunding réussie !). Louis Tomlinson aura atteint les 757 796 livres. Loin des 2 millions de l’objectif mais loin d’être ridicule. Dans le monde du financement participatif règne le principe du « tout ou rien », il faut donc savoir mesurer ses objectifs, chose qui est valable pour n’importe quel(le) porteur ou porteuse de projet. Une fois la somme à atteindre dépassée, votre projet continuera tout de même de recevoir les dons, ce qui représente un facteur à prendre en compte absolument.

 

Ainsi, si la popularité et l’aura médiatique d’une célébrité contribueront fortement à la réussite de son projet, c’est indéniable, celle-ci ne doit pas ignorer certains aspects propres au crowdfunding. Si elle cible sa campagne et se tient à suivre une certaine cohérence, la réussite de son projet sera (presque) garantie !

Qui sait, s’il avait été sérieux, Jon Stewart aurait peut-être atteint les dix milliards de dollars pour racheter CNN… 

 

 

 

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À propos de l’auteur

“Après une licence de droit et quelques petits voyages autour du monde, je me suis réorienté vers le journalisme pour pouvoir me concentrer sur l’écriture. Au terme de mes études, j’ai alors rejoint l’équipe de Good Morning Crowdfunding, séduit par les valeurs véhiculées par le financement participatif, à savoir la rencontre, la solidarité et le partage.”

Un commentaire

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