Le crowdfunding autour du monde – Épisode 11 : l’Espagne

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À l’occasion de ce 11ème épisode de notre série « Le crowdfunding autour du monde », nous vous emmenons au soleil, chez un autre de nos voisins. Destination l’Espagne !

Si le marché espagnol de la finance participative n’est pas aussi florissant que celui de ses homologues européens tels que la France, l’Angleterre, les Pays-Bas (…), il n’en est pas dépourvu de tout atout. En effet, les plateformes tournent bien, la pratique est désormais ancrée dans les moeurs et les chiffres de l’année 2013 en matière de crowdfunding ont été aussi positifs qu’encourageants. Cependant, le nouveau cadre légal (relatif à l’equity et le prêt) proposé par le gouvernement espagnol en début d’année devrait considérablement freiner cette ascension. La donne s’apprête à changer, les perspectives d’avenir avec. Analyse.

Espagne

Les plateformes de crowdfunding espagnoles

L’une des principales plateformes est sans conteste Lanzanos qui se destine à tout type de projet. Lancée en décembre 2010, elle constitue la première plateforme espagnole de financement participatif et est devenue depuis, une référence en la matière. Nombre de projets ont pu être financés grâce à sa structure. Preuve que ses activités se portent à merveille, Lanzanos a lancé en mars dernier, SeedQuick, une plateforme spécialisée dans l’equity crowdfunding (investissement au capital d’une entreprise).

L’Espagne peut également compter sur les plateformes Injoinet, Verkami ou Fandyu. Toutes dédiées aux projets créatifs et culturels, elles représentent des acteurs majeurs de la finance participative espagnole.

Il y a aussi Goteo, fonctionnant tel un réseau social pour soutenir les projets à caractère culturel, scientifique, éducatif (…) ou écologique.

Pour l’equity, le principal représentant est TheCrowdAngel. La plateforme compte depuis son lancement 2 783 investisseurs enregistrés et un total de 1,64 millions d’euros levés pour des startups.

Le nouveau cadre légal : un frein pour le crowdfunding espagnol ? 

À l’heure où le pays est en pleine crise économique et peine à s’en sortir, il est devenu (extrêmement) difficile pour les jeunes entreprises espagnoles de lever des fonds en passant par les voies de financement classiques.

Le crowdfunding apparai(ssai)t alors comme une alternative idéale pour ces startups et comme un moyen efficace pour le pays de relancer et stimuler son économie. 

Malgré ce contexte plus que propice au développement du financement participatif (en théorie), le gouvernement a proposé une nouvelle loi en début d’année : la « Ley de Fomento de la Financiación Empresarial« , destinée à réglementer -et limiter- la pratique du crowdfunding en Espagne.

Le projet se concentre plus précisément sur l’equity et le prêt, posant des conditions strictes quant à leur utilisation. Une façon pour les autorités espagnoles de marquer leur volonté de protéger les investisseurs (et les banques ?) et de leur offrir un certain nombre de garanties.

Les mesures principales :

– Enregistrement des plateformes d’equity auprès de la CNMV (Comisión Nacional del Mercado de Valores), et des plateformes de prêt auprès de la Banque d’Espagne.

– Le plafond maximum qu’une entreprise peut lever est fixé à 1 million d’euros

– Le montant d’un investissement ne peux dépasser 3000 euros pour un projet par investisseur.

– Chaque investisseur ne peut verser plus de 6000 euros sur l’ensemble de l’année pour différents projets.

– Les plateformes doivent détenir un capital minimum de 50 000 euros, une assurance de 100 000 euros et un total de 150 000 euros pour couvrir les éventuelles réclamations.

(…)

 Le gouvernement espagnol pouvait s’y attendre. Peu de temps après l’annonce du projet de loi, de nombreux acteurs du financement participatif (plateformes, groupes de travail, réseaux, associations…) ont fait part de leur mécontentement et présenté leurs revendications auprès du ministère de l’Économie et de la Compétitivité. Tous remettent en cause non pas la nécessité de protéger les investisseurs, mais le caractère trop strict des nouvelles règles prévues. 

Leurs voix seront-elles entendues ?

De cette question dépend probablement l’avenir du crowdfunding espagnol.

Affaire à suivre.

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À propos de l’auteur

“Après une licence de droit et quelques petits voyages autour du monde, je me suis réorienté vers le journalisme pour pouvoir me concentrer sur l’écriture. Au terme de mes études, j’ai alors rejoint l’équipe de Good Morning Crowdfunding, séduit par les valeurs véhiculées par le financement participatif, à savoir la rencontre, la solidarité et le partage.”

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