[PRESSE] Quand le numérique soutient le papier via le crowdfunding

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Paulette, Gonzaï, ou plus récemment Society, tous ont un point commun : ils sont nés grâce à leurs lecteurs. En effet, ces trois magazines sont nés suite à une campagne de crowdfunding, respectivement clôturée avec succès sur MyMajorCompany, Ulule et KissKissBankBank. Face à une industrie du papier et de l’imprimerie concurrencée par celle du numérique, quelques résistants ont décidé de combattre en s’alliant au financement participatif, et nombreux sont ceux qui rejoignent cette armée…

Paulette & crowdfunding

C’était en Janvier 2013 : le magazine Paulette est propulsé dans les kiosques suite à un financement réalisé avec grand succès sur MyMajorCompany. Paulette, c’est un magazine féminin qui existe depuis 2010 et qui prône le 100% « fait maison », c’est-à-dire fait pour et par ses lectrices, que ce soit au niveau des couvertures, des astuces, des dessins, etc. Jusqu’en 2013, le magazine n’était disponible que par commandes et abonnements internet, le magazine a donc lancé son crowdfunding afin de se faire une place sur les étagères des bureaux de presse. Le magazine récolte plus de 35 000€, soit 10 000€ de plus que l’objectif qu’il s’était fixé grâce à plus de 1 700 contributeurs.

Autre exemple un peu différent : Society. À la différence de Paulette, c’est la création du magazine Society en elle-même qui a été financée à l’aide du crowdfunding. Le magazine lancé par le groupe So Press a été financé sur KissKissBankBank en récoltant près de 45 000€ de plus que son objectif initial fixé à 6 315€ grâce à 936 « kissbankers ». Cette somme a réussi à le propulser ce magazine quinzomadaire directement dans les kiosques en Mars 2015 et lui a permis de connaitre un succès rapide avec plus de 100 000 ventes pour le premier numéro !

Society & crowdfunding

Vous l’aurez compris, le web permet parfois de faire renaître notre vieil ami le papier. Mais le financement participatif n’est pas seulement la source de naissances, et aide parfois à ne pas causer de pertes. Charlie Hebdo, Nice Matin et plus récemment Têtu ont fait appel à leurs lecteurs afin de les aider à remonter la pente.

Nice Matin et crowdfunding

Nice Matin avait demandé à sa communauté de bien vouloir l’aidé de 300 000€ sur la plateforme Ulule. Les salariés du quotidien étaient placés en liquidation judiciaire et ont décidé de faire confiance à leurs lecteurs afin de combler une partie de leurs dettes et de pouvoir ainsi racheter leur journal. L’objectif sera amplement atteint mais Nice Matin sera réellement sauvé quelques mois plus tard grâce à la participation d’un fonds d’investissement ainsi que d’un Conseiller Général et Municipal niçois.

La semaine dernière, c’est le collectif de lecteurs « Rachetons Têtu » qui a lancé son crowdfunding pour sauver la peau de leur magazine préféré. Placé en redressement judiciaire, le magazine Têtu bénéficiera ainsi de l’aide de ses lecteurs afin de combler ses pertes. C’est Brice Fogliami, un lecteur têtu et acteur du crowdfunding, qui a décidé de lancer ce collectif. Le but est de récolter 9 000 signatures en 10 jours afin de lancer une opération de crowdfunding par la suite. Cette pétition est donc en quelques sortes une « pré-campagne » de crowdfunding. Pour l’instant seulement plus de 400 personnes ont signé la pétition…

Têtu et crowdfunding

Même si l’appel aux dons existait déjà depuis longtemps dans la presse, notamment grâce à l’association Presse Et Pluralisme permettant aux entreprises de presse de recevoir des dons défiscalisés depuis 2007, il semblerait que le crowdfunding soit bien plus efficace et plus mobilisateur ! En effet, même si la possibilité de donation apparait sur les sites des journaux, le crowdfunding permet a bien plus de personnes autres que les lecteurs réguliers de participer aux actions menées par la presse.

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À propos de l’auteur

Passionnée de journalisme depuis toujours, c’est après une licence en information et communication que mon avenir s’est confirmé : je veux écrire. Après une expérience en tant que rédactrice pour une chaîne télévisée publique française, Good Morning Crowdfunding a donc été pour moi l’opportunité de découvrir l’univers des startups, tout en continuant à être du côté de la rédaction.

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