[POLÉMIQUE] La face sombre du financement participatif

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Les militaires ukrainiens soutenus par les internautes

 

Le financement participatif est un formidable levier pour lancer des projet entrepreneuriaux, associatifs ou humanitaires. On en parle souvent pour les innovations qu’il a permis de lancer et pour le buzz que peut créer une campagne, en plus de trouver des fonds . Mais ce moyen alternatif de financement est utilisé de bien des manières, pas toujours très éthiques. Le conflit en Ukraine et la montée de l’Islam radicale illustrent très bien ce phénomène.

Malgré les premiers accords de Minsk, aucun cessez-le-feu n’a jamais vraiment été respecté dans l’est de l’Ukraine. Les combats font rage et le gouvernement ukrainien peine à suivre financièrement. Même si une aide internationale a été mise en place pour fournir du matériel militaire à ce pays et l’aider à lutter contre les séparatistes, ce n’est pas suffisant. En effet, au bord de la faillite et désorganisé, l’Ukraine ne peut rivaliser contre un ennemi russe qui a vu son budget militaire augmenter de 85 % depuis l’invasion de la Géorgie en 2008. Des patriotes ukrainiens ont donc pris les devant et se sont emparés du financement participatif pour lancer des campagnes et soutenir l’armée ukrainienne.

Le site The People’s Project par exemple a été lancé pour fournir des équipements à l’armée ukrainienne. On peut y voir des campagnes pour des nouveaux uniformes ou des kit de soins mais également pour des fusils, des canons, des véhicules blindés ou autres armes de destruction. Des campagnes sont également lancées sur des plateformes traditionnelles, une étudiante ukrainienne a par exemple lancée une campagne de financement participatif sur la plateforme Indiegogo en soutient à son armée nationale.

Les réseaux djihadistes également se serviraient, d’après les services de renseignements canadiens, du crowdfunding pour leur recrutement. Certaines campagnes, déguisées en projet de voyage ou d’éducation permettraient en réalité à leur porteur de rejoindre les réseaux islamistes radicaux en Syrie ou en Irak.

Mais, si le financement participatif a en effet une face sombre en finançant des conflits et des réseaux sectaires, le contraire est aussi vrai ! Un jeune Ukrainien avait lancé une campagne pour financer un réseau social national qui promeut l’échange et le débat dans le but de réunifier son pays en faisant s’accepter les différences. Le journal Charlie Hebdo également a pu bénéficier d’une campagne, suivie par des millions de personnes, et même des entreprises, après les terribles attaques dont il a été victimes.

Attention donc, le financement participatif, s’il est vrai qu’il peut être utilisé de la mauvaise manière en finançant la guerre, il peut aussi financer la paix et l’unité. Car au delà de son pouvoir de collecte, ce mode de financement possède également un puissant pouvoir de rassemblement !

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À propos de l’auteur

Après une licence d’économie à la Sorbonne j’ai décidé de me lancer dans le journalisme. Passionné par les nouvelles technologies et après une première expérience dans un journal national, j’ai vu dans le financement participatif un moyen de concrétiser n’importe quelle bonne idée, même la plus farfelue et l’occasion de populariser l’innovation.

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