L’association Financement Participatif France vient de voir le jour pour fédérer les sites internet de « crowdfunding ». Son ambition consiste à mettre en place une réglementation financière spécifique pour cette nouvelle activité, afin d’orienter l’épargne des Français vers les projets entrepreneuriaux.
La profession est jeune, mais elle a déjà son lobby. Les acteurs du financement par la foule (ou « crowdfunding » en anglais) se sont regroupés au sein de l’association Financement Participatif France pour mieux faire valoir leurs intérêts. Celle-ci réunit 24 jeunes sociétés, les plus anciennes datant de 2008.
La finance participative manque en effet encore de légitimité auprès des autorités de réglementation. Celles-ci regardent avec circonspection ces sites internet qui se sont développés en marge des métiers financiers traditionnels, comme la banque ou le capital-risque.
« C’est un métier totalement nouveau qui n’existait pas il y a encore quatre ou cinq ans, rappelle François Carbone, le président de l’association, également fondateur du site de financement participatif en capital créé en février 2012 Anaxago. Le financement participatif a déjà atteint 40 millions d’euros levés en 2012, avec une croissance à deux chiffres. »
ASSOUPLIR LES CONTRAINTES RÉGLEMENTAIRES
Ces plateformes internet proposent aux particuliers d’investir de petites sommes dans des projets divers (entrepreneuriaux, artistiques, etc.) de trois manières différentes. Soit en don contre don, la somme donnée par le particulier n’étant pas récupérée ; soit en prêt, la somme étant remboursée avec ou sans intérêts ; soit en capital, le particulier assumant le risque de ne pas récupérer son épargne.
Pour le moment, les contraintes réglementaires entravent le développement de ces métiers. Les sites de prêts (Babyloan, Spear, Blue Bees, etc.) doivent automatiquement s’adosser à un établissement bancaire, seul habilité à délivrer du crédit. Les sites de financement en capital (Wiseed, Anaxago, Finance Utile, etc.) font face à des contraintes de nombre d’investisseurs maximum incompatibles avec le principe du financement par la foule.
La nouvelle association milite pour assouplir les contraintes réglementaires pour ces plateformes, voire pour la création d’un statut spécifique des sociétés de financement participatif. Un débat qu’elle mène actuellement dans le cadre des Assises de l’entrepreneuriat lancées en début d’année par le gouvernement. Des premières propositions devraient intervenir dans les prochaines semaines.
Arnaud Dumas
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