Le crowdfunding autour du monde – Épisode 14 : la Belgique

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Avant-dernière escale de notre voyage !

Pour ce 14ème épisode de la série « Le crowdfunding autour du monde », nous retournons en Europe une dernière fois pour vous emmener chez nos amis belges !  

Contrairement à de nombreux pays, la Belgique n’a pas de plateformes « généralistes » de dons qui se sont imposées comme les références en la matière au sein même du pays. Ses atouts se composent principalement de plateformes spécialisées qui, ensemble, participent à lui offrir un certain éclectisme et une originalité indéniable en matière de crowdfundingAnalyse. 

Belgique

Présentation des plateformes de crowdfunding en Belgique

En ce qui concerne le don, deux domaines bien particuliers sortent du lot. La musique d’une part, avec la plateforme Akastarter qui permet à des artistes de se faire produire grâce aux internautes, ou SonicAngel. D’autre part, la bande dessinée est également représentée avec la plateforme Sandawe. Créée par Patrick Pinchart en 2010 et fonctionnant telle une maison d’édition, elle se destine à lancer de jeunes auteurs. Celle-ci constitue une des principales originalités belges dans la mesure où elle est la première plateforme au monde exclusivement dédiée à la bande dessinée.

Pour le prêt, vous avez Look & Fin, créée en 2012, première plateforme belge de financement participatif qui se destine au financement des PME par le prêt. À peine lancée, les résultats ont vite suivi : 350 000 euros récoltés pour quatre entreprises en l’espace des 12 premiers mois !

Au niveau de l’equity crowdfunding (ou investissement au capital d’une entreprise), vous avez la plateforme MyMicroInvest qui fonctionne sur le principe du co-investissement. En effet, elle permet à des particuliers d’investir dans de jeunes entreprises innovantes qui bénéficient en parallèle de financements de la part d’investisseurs professionnels. Depuis son lancement en 2012, la plateforme affiche des résultats plus qu’encourageants : elle compte plus de 18 000 membres pour un total de 4 264 158 euros investis grâce à sa structure. 

Un cadre légal relatif au crowdfunding qui s’adapte peu à peu 

En Belgique, la finance participative n’a véritablement commencé son ascension qu’en 2011, un peu tard si on la compare à la tendance européenne. Ce qui n’a pas empêché le pays de développer son marché sereinement jusqu’à aujourd’hui. Et à mesure que son marché évolue, le cadre légal qui l’accompagne tente de s’y adapter tant bien que mal à travers une série d’amendements.

L’institution compétente, la FSMA (Autorité belge des services et marchés financiers), qui assure le bon fonctionnement et la régulation du financement participatif, a posé des mesures dès l’année 2012. Une règlementation qui s’est vite avérée insuffisante tant le crowdfunding s’est imposé (très) rapidement comme une voie incontournable de financement pour les entreprises belges en quête de ressources. En mars dernier, le souhait des « pro-crowdfunding » a été exaucé, un nouvel amendement a été approuvé par la Commission des Finances de la Chambre en vue d’assouplir le cadre légal existant.

Les principaux changements :

– Relèvement du plafond d’investissement maximum qui passe de 100 000 euros à 300 000 euros. Au-delà de ce nouveau plafond, le promoteur sera tenu d’une obligation de prospectus : il devra livrer à ses investisseurs un document détaillée sur son entreprise pour qu’ils aient accès à toutes les informations nécessaires quant à leur prise de décision. Une protection pour les investisseurs mais une véritable charge administrative pour les porteurs de projets. Aujourd’hui, cette obligation, considérablement assouplie, ne devrait plus constituer un frein.

– Chaque investissement ne peut dépasser 1000 euros par personne et par projet. Si le plafond est dépassé (ce qui peut être envisagé dans la stratégie du promoteur), alors l’obligation de prospectus s’applique. Sur ce point, de nombreux acteurs du financement participatif belge ont d’ores et déjà exprimé leur mécontentement, jugeant le plafond bien trop bas.

Qu’ils se rassurent, les autorités belges prennent le phénomène crowdfunding très au sérieux, en attestent les nouvelles dérogations quant à l’obligation de prospectus mises en places en juin dernier.

De nouveaux changements sont donc à prévoir, ce n’est que le début d’une très longue série.

Pour le plus grand bonheur de la finance participative belge.

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À propos de l’auteur

“Après une licence de droit et quelques petits voyages autour du monde, je me suis réorienté vers le journalisme pour pouvoir me concentrer sur l’écriture. Au terme de mes études, j’ai alors rejoint l’équipe de Good Morning Crowdfunding, séduit par les valeurs véhiculées par le financement participatif, à savoir la rencontre, la solidarité et le partage.”

2 commentaires

  1. Chouette article, merci Gilbert !

    En ce qui concerne nos chiffres, nous avons maintenant levé plus d’un million d’euros pour une dizaine d’entreprises belges en croissance et, dans très peu de temps, nous proposerons une levée de fonds supérieure à 100.000€, sans prospectus et avec l’accord de la FSMA !

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