[ÉCONOMIE] Comment et pourquoi développer le crowdfunding en Europe ?

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Drapeau Europe

Ce n’est pas parce qu’on a une idée novatrice qu’on connaît des investisseurs capables et désireux de nous suivre. Trouver ces fameux financeurs, c’est d’ailleurs le rôle des plateformes de crowdfunding. Mais en ce qui concerne les start-ups, un type de financement participatif est particulièrement adapté : l’equity-crowdfunding. Alors qu’il est particulièrement développé aux États-Unis, l’Europe semble à la traîne. L’investissement au capital-risque, equity-crowdfunding compris, a été trois fois plus important outre-atlantique qu’en Europe ces dix dernières années. Mais serait-ce dans l’intérêt du vieux continent de miser sur ce type de financement ?

À cela je dois répondre oui ! Le potentiel d’emploi dans les start-ups est énorme. Entre 2001 et 2011 en Europe, l’emploi a toujours été en croissance dans les entreprises de moins de cinq ans (entre 1 et 4% par an), alors qu’il a toujours régressé dans les entreprises de 6 ans ou plus (entre 0 et -5% par an). De plus, l’Europe compte plus de 20 millions de PME, soit 99% des entreprises européennes. Le développement de cette typologie d’entreprise est donc crucial pour la croissance et l’emploi sur notre continent.

graphique emploi pme

Mais encore faut-il pouvoir se financer. C’est le principal problème des entrepreneurs qui lancent une affaire à fort potentiel de croissance, une start-up. Il est aujourd’hui difficile de trouver un financement entre 300 000 et 1,5 millions d’euros. En effet il n’existe pas de marchés financiers intermédiaires (en dehors du réseaux bancaire) entre le crowdfunding d’un côté qui finance rarement au-delà de 300 000 € et les marchés financiers traditionnels de l’autre (NASDAQ, NYSE Euronext…) qui financent très rarement une entreprise en dessous de 1,5 million d’euros. C’est ce qu’on appelle la Death Valley.

graphique death valley

Mais alors comment combler ce « trou de financement » ? L’equity-crowdfunding possède aujourd’hui les outils pour, mais un obstacle s’oppose à son développement : la fragmentation du marché européen. Si les investisseurs en Europe investissent sur les plateformes de leur pays, ce n’est pas par chauvinisme, c’est tout simplement parce qu’ils connaissent leur marché national, ses normes, son potentiel. Les autres marchés restent pour eux très opaques. En réalité, il n’existe donc pas de marché européen mais une addition de marchés nationaux qui ont tous leur réglementation propre. Pour faire d’une addition de potentiels de financement, un seul grand réservoir de financeurs, il faudrait donc que la réglementation soit homogène sur tout le territoire européen. Ce n’est probablement pas la première fois que vous entendez cela, mais pour que tout marche bien, il faudrait donc une plus grande intégration européenne. Plus facile à dire qu’à faire mais d’après Michel Barnier, Vice-président de la Commission Européenne, certaines pistes sont étudiées.

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À propos de l’auteur

Après une licence d’économie à la Sorbonne j’ai décidé de me lancer dans le journalisme. Passionné par les nouvelles technologies et après une première expérience dans un journal national, j’ai vu dans le financement participatif un moyen de concrétiser n’importe quelle bonne idée, même la plus farfelue et l’occasion de populariser l’innovation.

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